Contexte et vie quotidienne

Nul n’échappe à sa classe sociale, c’est le terrible fardeau de l’Ancien Régime que beaucoup commencent à remettre en question. Si vous êtes né dans le peuple, vous restez dans le peuple. Bien sûr, vous aurez peut-être la chance de vous élever un peu par la richesse, mais voilà tout.
Les nobles restent entre eux, et même parmi la noblesse il y a des disparités. La cour et les plus Grands sont presqu’intouchables, certains se damneraient pour accéder à leur compagnie, car ce sont des privilégiés qui côtoient le roi. A côté de cela, les nobles de Province, les « petits » nobles, ne valent parfois pas mieux que les bourgeois de la capitale et son parfois même moins éduqués, et bien souvent pauvres.
Les nobles ne sont pas la seule classe à ce recevoir une éducation convenables, plusieurs métiers sont désormais respectés et respectables. Vous trouverez des hommes de loi, des médecins, et même quelques journalistes, cela commence à peine. Les lettrés sont de plus en plus courants.
Cependant n’oubliez pas qu’une grande partie de la population reste miséreuse et de basse extraction. Les paysans ne vivent pas à Paris, mais on y croise nombre de mendiants, de chapardeurs, de lavandières ou autres petits métiers permettant de vivoter plus ou moins convenablement.

Hélas, si les nouveaux penseurs prônent l’égalité entre les hommes, les femmes ne sont souvent que peu considérées. Certes elles sont présentes et parfois actives dans la révolution dans les salons mondains des nobles de la cour, mais les conventions sociales sont beaucoup plus pesantes pour celles-ci que pour la gente masculine.
Le mariage reste un symbole important de l’Ancien (ou devrais-je dire actuel) Régime, il représente cette différenciation des sexes et l’impossibilité de changer de classe sociale. Rarement voire jamais d’amour, il n’est qu’un pacte, un contrat liant deux individus pour des raisons bien souvent économiques. La femme offre la dot, c’est-à-dire une somme d’argent donnée par les parents à l’époux, et l’homme le nom.

Les philosophes des Lumières ont lancé le mouvement, ce siècle est celui de la liberté de pensée. L’ignorance est combattue, et les lettrés rivalisent d’intelligence, autant dans la philosophie que dans les sciences. La raison est partout et remplace peu à peu le fanatisme religieux des siècles précédents.
Cependant, seuls les êtres éduqués ont accès à cette philosophie de vie. Le « petit » peuple lui, reste très croyant et attaché à ses traditions, et s’il se révolte, c’est que quelque beau parleur l’aura entraîné avec lui.
Si les pensées sont plus libres, il reste assez mal vu, notamment par le Roi et donc la Cour, de critiquer ouvertement la religion. Après tout, la monarchie est de droit divin, le Roi est choisi par Dieu, alors remettre Dieu en question, c’est remettre en question l’autorité du Roi…

Les conditions de vie ne sont pas des plus aisées, que cela soit à Versailles ou bien à Paris. En dehors des quelques boulevards construits récemment sur ordre du Roi, la ville est sale. Le dédale des rues est sombre et crasseux, et évidemment, non éclairé la nuit.
La nourriture se fait de plus en plus chère, la vie est difficile. L’hygiène est très peu existante, on se lave peu, on tombe malade, on meurt jeune… Il fait froid l’hiver, et frais l’été et ce n’est pas toujours évident de trouver un endroit où assouvir quelques besoins naturels, d’où la puanteur de la ville.